Soit 10% de plus qu’en 2019 selon une enquête Ifop de novembre 2020, en partenariat avec l’AGEFIPH.

Source : Ifop

Cette étude menée auprès de 400 employeurs, plus de 1000 salariés et 1000 citoyens grand public interrogeait sur la perception de l’emploi des personnes en situation de handicap. Les employeurs, à la fois dirigeants d’entreprises, responsables des ressources humaines ou de missions handicap, sont en effet 55% à penser que l’image des personnes handicapés s’est plutôt améliorée ces trois dernières années, contre 32% parmi les salariés et le grand public. Et les choses semblent changer pour le mieux puisque 52% des salariés qui ont travaillé avec au moins un collègue handi considèrent que cela a « contribué à changer le regard » qu’ils portent sur le handicap. 80% de ces salariés ont même indiqué que c’était « l’occasion de mettre en place de nouvelles manières de faire ».

L’Agefiph retient de cette étude les points suivants :

• Les jeunes perçoivent le travail comme une condition de la réussite personnelle (85% pour l’ensemble des jeunes et 84% pour les jeunes handicapés)
• Certains freins à l’embauchent persistent, avec une période de recherche d’emploi quasiment doublée pour les jeunes travailleurs handicapés
• Des discriminations persistent : 63% des jeunes en situation de handicap affirment avoir déjà fait l’expérience de discrimination au cours de leur scolarité et 50% lors de leur recherche d’emploi.

Des handicaps toujours aussi invisibles

Dans cette enquête, une question interrogeait sur la proportion de handicap dit invisibles, c’est-à-dire difficiles à déceler ou deviner si la personne concernée n’en parle pas. Comme le rappelle Anne Revillard, professeure à Sciences Politiques Paris dans son livre Handicap et Travail, « la gestion du dévoilement ou de l’occultation du handicap […] constitue déjà en soi une charge supplémentaire » pour ces personnes. « La peur du rejet, de l’isolement et du blocage des possibilités de promotion professionnelle, voire du licenciement, peut pousser à s’efforcer de masquer un handicap, en compensant parfois son effet sur le travail par un surinvestissement professionnel susceptible de l’aggraver ».

Pourtant, une écrasante majorité (80%) des handicaps déclarés peuvent être considérés comme invisibles, ce qui pose un réel problème sur la visibilité de cette population. De tels handicaps, si cachés, peuvent être perçus comme de simples défauts par l’entourage de la personne : « l’impulsivité, la paresse, la nonchalance, la colère » selon Handi Norme, qui explique que ces préjugés contribuent à la souffrance psychologique des personnes. Ils conseillent notamment aux personnes handis d’engager le dialogue, mais également au grand public de faire preuve de bienveillance.
Malheureusement, seulement 7% des personnes interrogés sur la proportion des personnes ayant un handicap invisible ont répondu juste parmi les 4 choix présentés (20%, 40%, 60% et 80%).

Anne Revillard explique que pour favoriser l’épanouissement professionnel chez les personnes en situation de handicap, cela nécessite de repenser les normes de l’organisation du travail, qui passerait à la fois par un changement d’attitude chez les entreprises, mais aussi des changements matériels, et de l’organisation spatiale et temporelle du travail.

Références :

IFOP en partenariat avec l’AGEFIPH, Baromètre perception de l’emploi des personnes en situation de handicap – vague 3, 2020, Consulté le 23/11/2021, https://www.ifop.com/publication/barometre-perception-de-lemploi-des-personnes-en-situation-de-handicap-vague-3/

Revillard Anne, Handicap et travail. Presses de Sciences Po, « Sécuriser l’emploi », 2019, URL : https://www.cairn.info/handicap-et-travail–9782724624458.htm

HandiNorme, Comprendre les différents handicaps : les handicaps invisibles, 2018, consulté le 23/11/2021, https://www.handinorme.com/accessibilite-handicap/45-le-handicap-invisible-comprendre-les-differents-handicaps